Paris, le 9 novembre 2020 – Elipso, en tant que représentant des fabricants d’emballages plastiques (rigides et souples), a lancé une enquête de conjoncture auprès de ses adhérents pour mesurer l’impact de la crise du COVID-19 sur l’activité de la filière ainsi que les grandes orientations en matière de transition circulaire.
UN SECTEUR RÉSILIENT DURANT LE CONFINEMENT, EN PROIE À UNE CHASSE AUX PLASTIQUES PERSISTANTE
Durant le premier confinement, la filière a su compter sur une forte mobilisation de l’ensemble de ses collaborateurs, partout en France. « Il faut saluer le travail des femmes et hommes du secteur de l’emballage sans qui les problématiques de ruptures d’approvisionnement ou de pénuries de tel ou tel produit auraient été beaucoup plus fortes » mentionne Françoise ANDRES, Cheffe d’entreprise et Présidente d’Elipso.
La consultation des adhérents d’Elipso en octobre crée néanmoins une certaine surprise avec un renforcement du critère prix de l’emballage qui confirme le pouvoir d’achat comme priorité numéro une des clients du secteur. 66% des sondés soulignent « une guerre des prix » revenue au premier rang des négociations, devançant les critères environnementaux. Françoise ANDRES y voit « la fin d’un état² de grâce de courte durée, le spectre d’une crise économique majeure remettant le pouvoir d’achat au cœur des préoccupations des consommateurs ».
Le secteur recherche l’équilibre entre une équation économique délicate et une transition circulaire rendue plus difficile mais toujours autant d’actualité. 98% des membres d’Elipso s’étant en effet prononcés pour une poursuite de ce type d’investissements, lors d’un précédent sondage en mai 20201
Par ailleurs, après une année 2019 intense en raison des débats parlementaires sur la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, l’année 2020 est aussi marquée par une campagne anti-plastique forte. Les entreprises aspirent à une réelle transition verte, au juste emballage, laissant la place à l’innovation et au développement de nouvelles solutions. L’analyse du cycle de vie et les enjeux de décarbonation doivent être placés au centre de toute décision, peu importe le matériau. Une opposition stérile sur un matériau plutôt qu’un autre ne permettra pas de construire le modèle économique et sociétal de demain.
Une incompréhension se fait sentir auprès des acteurs de l’emballage. « La loi antigaspillage a fixé un cadre d’action pour les décennies à venir mais il ne faut pas négliger l’impact négatif d’une chasse au plastique débouchant parfois sur un refus catégorique au bénéfice d’autres matériaux absolument pas recyclables, souvent importés et à l’impact CO2 largement supérieur aux emballages plastiques » abonde la Présidente d’Elipso.
UNE ANNÉE 2020 QUI LAISSE DES GAGNANTS ET DES PERDANTS, MAIS DES PERSPECTIVES RASSURANTES POUR 2021
57% des interrogés font part d’une baisse de leur chiffre d’affaires sur 2020 par rapport à 2019. Cependant, une certaine résilience s’affiche pour 2021 où 83% prévoient un chiffre d’affaires stable ou en augmentation. Cela s’expliquant notamment grâce à la capacité d’adaptation de l’outil industriel national en cette période particulière. Ainsi, même si plus de la moitié des répondants ne croient pas à un retour à la normale en 2021, le risque de défaillance côté fabricants d’emballages apparaît très limité pour le moment.
Françoise ANDRES souligne que « l’enquête confirme un clivage entre des gagnants et des perdants durant cette crise du COVID-19 laissant apparaître une certaine dichotomie de la filière pour les années à venir. Les secteurs fermés par le confinement où désertés pour raisons sanitaires comme la Restauration Hors Domicile ou la cosmétique vont au-devant d’un ralentissement sans précédent. L’Etat doit soutenir l’assurance-crédit, nos entreprises ne peuvent pas supporter seules le risque de défaillance des clients. »
Ce constat semble vérifié côté client où les adhérents d’Elipso font remonter de fortes inquiétudes. 44% envisagent une impasse de trésorerie côté client dans les mois à venir avec parfois, pour certains, le constat d’un allongement des délais de paiements. Ces alertes sont à prendre au regard du contexte global, à la crise économique nationale mais aussi européenne dans laquelle nous entrons.
LA TRANSITION CIRCULAIRE RESTE L’HORIZON STRATÉGIQUE DE LA FILIÈRE
Cette période confirme toutefois une certitude déjà acquise par la filière, l’horizon stratégique est le maintien d’une feuille de route tournée vers la mise en place d’une véritable économie circulaire. Cette transition passera notamment par l’axe central qu’est le développement de l’incorporation de matière plastique recyclée sur lequel la filière concentre ses efforts, confirmé par plus de 80% des membres d’Elipso2
La mise en place d’une boucle vertueuse de recyclage est une opportunité sans précédent de découpler la production des ressources fossiles émettrices de CO2 de la production d’emballages tout en relocalisant une partie de la production de matières premières nécessaires à la fabrication sur le territoire national.
Ces enjeux étant aujourd’hui devenus stratégiques, la filière formule l’ambition que le différentiel prix entre matière vierge et recyclée ne devienne pas un frein au développement de l’incorporation. « L’augmentation de la collecte pour tous les emballages est aujourd’hui plus qu’une nécessité, c’est la réponse à avoir pour être définitivement dans une économie circulaire. L’attente est forte de tous les côtés tant citoyens que fabricants et metteurs en marché. Il est de la responsabilité des collectivités d’aller plus vite et fort sur l’extension des consignes de tri, qui permet de collecter tous les emballages plastiques dans le bac jaune. Allons-y !» encourage Françoise ANDRES.
Cet engouement se heurte toujours à certains freins réglementaires excluant la majorité des emballages alimentaires et cosmétiques des bénéfices du plastique recyclé. Cela limite la progression de l’usage de recyclé. La présidente d’Elipso souhaite « que le Gouvernement nous aide pour accélérer les travaux européens en matière de législation, afin de développer l’usage de résines recyclées aptes au contact alimentaire autres que le PET. La filière est prête et volontaire, ne nous mettons pas inutilement des bâtons dans les roues ! »
UN PLAN DE RELANCE BIEN ACCUEILLI
En dernier point, l’enquête annuelle montre un accueil favorable au plan de relance proposé par le Gouvernement pour 88% des sondés. 63% d’entre eux affirment déjà qu’ils feront appel à l’un des nombreux guichets ouverts pour le développement de l’économie circulaire et la transformation de l’industrie. Un tiers des adhérents relèvent néanmoins quelques difficultés de compréhension ou un manque de temps et de moyens en interne pour appréhender au maximum les multiples chapitres du plan France Relance.
« Le plan de relance et les autres mesures de soutien aux entreprises sont indispensables pour traverser la crise et préparer l’avenir en permettant une réelle transformation de nos industries. » conclut Françoise ANDRES