Quasiment un an après la publication du décret 3R (Réduction, Réemploi, Recyclage), le gouvernement achève ses différentes consultations sur les modalités de mise en œuvre des objectifs 3R, à travers la publication de la Stratégie nationale du même nom (et du décret d'application correspondant). Sans forcément de lien – et on peut le regretter –, mais sur le modèle des autres grandes stratégies nationales comme la Stratégie nationale Bas Carbone.
Cette stratégie nationale 3R, à laquelle Elipso a participé en tant que partie prenante représentante de la filière de l’emballage plastique en transformation circulaire, dresse pour 42 secteurs élus le chemin à prendre, la vision à embrasser pour aller vers plus de réduction, de réemploi et de recyclage.
Une vision à long terme, une route stable, c’est exactement ce que l’on attend !
Depuis quelques années déjà, l’industrie de l’emballage plastique perfectionne son savoir-faire, son approche, pour créer une adéquation idéale entre fonctionnalités attendues et prise en considération des externalités.
Celles-ci sont aussi bien négatives : gestion de la fin de vie, biodiversité, prisme emballages/déchets encore trop prégnant pour considérer ces produits comme de véritables ressources.
Mais les externalités sont aussi positives comme la prolongation de la durée de vie des produits (alimentaires ou non) œuvrant à la lutte contre le gaspillage, ou à une économie en termes de CO2 réalisée par cette matière bas carbone, d’autant plus lorsqu’elle est issue de recyclé.
Une vision à long terme, une route stable, c’est exactement ce que l’on attend !
Depuis quelques années déjà, l’industrie de l’emballage plastique perfectionne son savoir-faire, son approche, pour créer une adéquation idéale entre fonctionnalités attendues et prise en considération des externalités.
Celles-ci sont aussi bien négatives : gestion de la fin de vie, biodiversité, prisme emballages/déchets encore trop prégnant pour considérer ces produits comme de véritables ressources.
Mais les externalités sont aussi positives comme la prolongation de la durée de vie des produits (alimentaires ou non) œuvrant à la lutte contre le gaspillage, ou à une économie en termes de CO2 réalisée par cette matière bas carbone, d’autant plus lorsqu’elle est issue de recyclé.
2040 : le coup d’arrêt
La prise en compte de l’ensemble de ces externalités permettant ainsi une approche objective, dépassionnée, apaisée pour résoudre une équation particulièrement difficile mais pourtant centrale : quel est le rapport idéal entre emballage – quel que soit le matériau – et maintien des qualités nécessaires au produit emballé ? En somme, comment atteindre le « mieux plastique », le juste emballage, la ligne de crête parfaite ?
Trêve de digression, fin du suspense, cette vision tant attendue ne semble pas se matérialiser dans la stratégie nationale 3R même si celle-ci nous adresse bon nombre de questions essentielles. Ou alors, cette vision est double.
En effet, les différents axes proposés - même si, bien pilotés, un grand nombre d’entre eux vont permettre des avancées majeures dans la transformation de la filière emballage plastique – divergent, ne sont pas parallèles, mais s’éloignent, voire s’opposent.
C’est notamment le cas du socle sur lequel repose cette stratégie nationale 3R : la mise en place d’un objectif très ambitieux de recyclage à 100 %, dans lequel Elipso s’inscrit totalement, tout en annonçant le coup d’arrêt : 2040. Comment anticiper, prévoir, acter une certaine visibilité dans les choix d’entreprises en maintenant ces contradictions ?
L’industrie a besoin d’une vision
Il en est de même sur la non-prise en compte de la réalité d’usage des emballages plastique avec le maintien d’une définition anachronique. Le « mieux emballage plastique » développé par les fabricants est désormais circulaire, est désormais multiple par sa capacité à intégrer de la matière recyclée, par sa capacité à être utilisé sur un temps long ou par son réemploi.
La critique est facile, les propositions de transition ardues. Néanmoins, la stratégie nationale 3R maintient une approche subjective, basée sur un constat global, planétaire alors qu’un débat est davantage nécessaire sur l’emballage, que cette stratégie approche et propose des solutions à l’échelle nationale, et non européenne, globale.
L’industrie a besoin d’une vision correspondant à son marché, celui du marché unique européen ou même plus large. Une vision prenant en considération le contexte d’ensemble, encore plus actuellement où l’incertitude règne sur les approvisionnements en matière, en énergie, etc. L’anticipation, pour ne pas dire planification, à l’échelle de l’entreprise n’est pas aisée dans ce cadre.
Par ailleurs, une stratégie efficace doit s’articuler sur des outils objectifs (ACV…) et une accumulation de petites avancées pour arriver à de grandes réussites écologiques, industrielles, territoriales. Ici ce n’est pas le cas.
Tout changer, éradiquer l’emballage plastique parce qu’il est plastique (ce qui du reste est aussi sa plus belle qualité) expose le risque d’aller vers le moins-disant, en opposition des limitations carbones exposées par nos objectifs européens, ô combien impératifs, de -55 % en 2030 pour assurer une neutralité en 2050.